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Depuis mars 1955 c'est Pierre Dreyfus qui préside aux destinées de la régie Renault. Pour lui une entreprise s'inscrivant dans une logique de production et de consommation de masse doit avoir une politique sociale volontariste. 6 mois après sa nomination, le nouveau Président propose un accord d'entreprise comme font les américains de l'automobile et comme sont en train de le faire les italiens chez Fiat.
La direction de la régie s'engage donc sur des augmentations de salaire de l'ordre de 4% par an pendant 2 ans, sur le paiement intégral des jours fériés et, ce qui est une première, sur l'obtention d'une 3ème semaine de congés payés. En échange les syndicats s'engagent à réglementer le droit de grève en épuisant tous les moyens de conciliation avant de recourir à un arrêt de travail. La CGT maintient toutefois des réserves. Moins d'un mois après la signature de ces accords Peugeot propose le même texte.
Dans la logique des marchés porteurs et rémunérateurs la paix sociale s'achète au prix d'avantages sociaux importants.
La 3ème semaine de congés payés devient une revendication nationale. C'est la loi du 27 mars 1956 qui étendra à la France entière cet avantage appelé "la semaine Renault". Renault est bien une entreprise pilote.
Les entreprises ne connaissaient pas la crise
les patrons avaient une morale
la réussite des entreprises passaient par leur politique sociale
le pouvoir d'achat de la catégorie laborieuse
provoquait de la consommation
la consommation demandait de la production
la production donnait du travail la boucle était bouclée
on appelait ça...
les trentes glorieuses
où sont les patrons raisonnables ???